jeudi 2 février 2012

LA POÉSIE FÉMININE HAÏTIENNE


Les Saintes de l’ombre

Tout se passa dans le milieu haïtien comme si nos femmes n’ont pas le droit d’écrire, d’exprimer leur amour aussi bien que leurs multiples déceptions face à l’homme haïtien. Nombreuses sont les poétesses haïtiennes qui ont été pétries à la fleur de l’âge par un mariage d’amour ou de raison, que ce soit en Haïti ou dans la diaspora. Leur défaite explique d’ailleurs le maintien du pouvoir de persuasion par le mâle haïtien. Et, à ce propos, l’écrivain Graf Dürckheim écrit : "Le féminin est souvent condamné, non seulement chez l’homme mais aussi chez la femme, à un destin fantôme. Son énergie refoulée prend alors une place importante parmi les forces d’ombre de notre temps, celles qui bloquent le chemin de l’Être essentiel. L’éveil à la vie initiatique contribuera très probablement à rendre au féminin sa place dans la synthèse intégrale de la vie. Pour accéder

librement à l’initiation, il faut que soient dégagées les forces émancipatrices du féminin." Effectivement, il en est de même pour la poésie qui exige autant d’énergie que de volonté dégagées pour accéder à l’Être poétique et devenir le poète qu’il faut avec toutes les qualités inhérentes à un disciple d’Orphée. L’écrivaine haïtienne, cette énergie refoulée, s’accorde à vouloir tout abandonner dans le but unique de se consacrer à son mariage et à la famille. Les plus récalcitrantes, en l’occurrence les poétesses Virginie Sampeur et Ida Faubert, les romancières Marie Chauvet et Nadine Magloire, peuvent se La poésie féminine haïtienne 2

retrouver seules abandonnées, condamnées à écrire pendant longtemps ou à devenir une femme de "société" comme Edith Piaf et tant d’autres. 


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