jeudi 2 février 2012

La reine Anacaona (poetesse )

Anacaona, la reine-poétesse était belle. Elle n’avait des yeux que pour celui qui gouvernait le Maguana : Caonabo, l’intrépide. Elle était aussi attachée à la terre des ancêtres et aux dieux. Aucun présage ne lui échappait, car elle consultait les oracles au moindre pressentiment et signe d’inquiétude. Anacaona, comme toutes les indiennes d’Ayiti de l’époque, était païenne. Écoutons-la implorer les anciens dieux d’Ayiti-Quisqueya-Bohio :

"Vous faites, ô Tzémès, le soleil, la lune et les étoiles d’or, la foudre et l’orage, l’air qui nous fait vivre et qui fait palpiter nos coeurs d’enthousiasme
Vous faites le Destin...
Vous êtes, ô Tzémès, en tout et partout.

Vous êtes le parfum dans la fleur, le rythme dans nos areytos.

C’est vous qui faites naître, vous qui faites mourir.

Nous avons, ô Tzémès, la plus grande idée de
de votre puissance, de votre grandeur, des rêves qui se déroulent dans l’infini de vos pensées...

Nous venons, ô Tzémès, vous offrir nos coeurs chargés d’inquiétudes.

L’épouvante d’un présage nous fait souffrir, et l’avenir d’Haïti semble

menacé d’un péril qui nous fera rouler vers le désespoir et la
folie.

Protégez-nous, ô Tzémès, sauvez-nous. "
(E. Marcelin, La Reine Anacaona

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